Columbia :
les dommages causés
au décollage, piste solide des enquêteurs
WASHINGTON, 3 avril :
Un peu plus de deux mois après la catastrophe
de Columbia, les enquêteurs se gardent de tout avis définitif
mais considèrent les débris ayant frappé la
navette au décollage comme une piste solide pour remonter
aux causes de l'accident.
Ces débris de mousse isolante, qui se sont
détachés du réservoir externe de la navette
81 secondes après le décollage, ont frappé
la partie gauche de Columbia et aurait pu endommager deux zones
sur le bord d'attaque, la partie la plus en avant de l'aile, selon
des conclusions préliminaires du Conseil d'enquête
sur l'accident de Columbia (CAIB).
Ces deux zones correspondent aux endroits où
les sondes de la navette ont détecté les premières
hausses de température anormales, lors de la rentrée
de Columbia dans l'atmosphère le 1er février, peu
avant sa désintégration et la mort de ses sept astronautes.
Le bord d'attaque a une fonction aérodynamique
capitale en permettant l'écoulement régulier sur l'aile.
Un dommage à ce niveau aurait pu nuire à la stabilité
ou à la portance et constituer un point d'entrée pour
l'air à très haute température qui entoure
la navette durant sa rentrée dans l'atmosphère.
En outre, selon la CAIB, au deuxième jour
de la mission, le radar de la navette a détecté un
objet semblant se détacher de Columbia. La signature radar
de cet objet correspond à la signature qui aurait été
renvoyée par un élément de protection du bord
d'attaque, selon des tests des enquêteurs.
Le président de la CAIB, en se félicitant
des progrès de l'enquête, insiste sur le caractère
préliminaire des résultats. "En aucune façon
nous ne pouvons conclure que nous avons trouvé la cause"
de la catastrophe, a souligné mardi Harold Gehman.
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