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Sommaire
Les Avions Furtifs
Le SR-71 Blackbird
La propulsion nucléaire
La conquête spatiale
Dossier spécial ISS
1
les origines
2
les attributions
3
l'anatomie de la station
4
l'assemblage de la station
5
l'utilisation de l'ISS
6
la vie à bord
7
la sécurité
Espace
Liste de Films
Photos
Contact

 

Dossier spécial ISS :

 

Partie 1 : les origines

La conquête de l'espace, sous l'impulsion de la guerre froide est-ouest, a très rapidement propulsé l'homme jusqu'à la Lune. Ce faisant, les progrès technologiques ont évolué dans les proportions que l'on connaît en fournissant aux scientifiques des moyens dont ils n'auraient osé rêver quelques années plus tôt. Et bien vite, aller dans l'espace cessait d'être une fin en soi pour devenir un besoin, permettant l'avènement de ce formidable outil, de cette position privilégiée qu'est l'orbite terrestre dans l'accomplissement de nombreuses tâches.

Aussi, le besoin de disposer d'une station spatiale habitée a été ressenti très tôt dans l'histoire de l'astronautique. D'abord conçues à des fins militaires comme la série des Saliout soviétiques, puis scientifiques comme l'éphémère Skylab américaine, qui ne pouvait être exploitée durant plus de trois mois d'affilée, sans oublier Mir dont la destinée, suite à l'effondrement de l'URSS, allait s'internationaliser, disposer d'une base dans l'Espace, disponible à tout instant, allait s'avérer de la première importance.

"L'Homme est un manchot à deux bras", suivant une expression attribuée à Lorentz. Il dispose d'une fonction cognitive desservie par deux mains et un cerveau hautement sophistiqué lui permettant de résoudre des problèmes que les autres espèces sont bien incapables de seulement appréhender, mais il est contraint par sa nature d'évoluer dans un référentiel à deux dimensions. L'aviation ne lui a permis jusqu'ici que d'accroître l'épaisseur de sa sphère d'action. Avec le vol spatial, c'est une troisième dimension qui lui est offerte.

La Station Spatiale Internationale, telle qu'elle se présentera à l'issue de sa construction.

Apporter des solutions à des recherches menées sur Terre en les plaçant sous un angle différent, tel est le moyen que pourra nous fournir cette station spatiale en permettant de profiter de cet environnement particulier qu'est l'Espace, avec les avantages de la microgravité et de l'absence d'atmosphère.
 

L'enfantement :

La NASA amorce les premières réflexions sur un projet de station spatiale sur orbite terrestre au début des année soixante. Suivant ce premier concept, elle serait occupée en permanence par un équipage de dix à vingt astronautes et déjà, ses applications se prévoient nombreuses: laboratoires, observatoire astronomique, ateliers de montage, dépôts de pièces et matériel, station-service, nœud et base de transport et de relais.

De 1963 à 1966, les plans d'une station orbitale s'inspiraient directement du matériel mis en œuvre pour les missions Apollo. C'est ainsi que le 14 mai 1973 Skylab fut lancé par une fusée Saturne 5 dont seuls les deux premiers étages étaient actifs, le troisième constituant le corps de la station. Mais Skylab ne devait constituer que la démonstration de faisabilité d'un projet bien plus ambitieux, et le concept devait rapidement évoluer vers un laboratoire orbital dont les éléments seraient transportés par la Navette spatiale, dont le premier vol était attendu pour la fin des années 70.

En avril 1983, le Président Reagan demande que soit établi un projet de station spatiale par la NASA, puis le 25 janvier 1984, lors de son discours annuel sur l'"état de l'Union", annonce la décision d'en entreprendre la construction dans un cadre international. Son coût est alors estimé à huit milliards de dollars. La NASA crée un bureau d'études le 27 juillet.

La station américaine Skylab.

Différentes configurations sont alors envisagées par la NASA durant cette décennie, prévoyant tantôt une alimentation en énergie à base de panneaux solaires, tantôt de générateurs de 300 kW à collecteurs paraboliques, ou encore une conception sur assemblage à base triangulaire de poutrelles métalliques. Ces études, souvent rejetées en raison du prix élevé de leur réalisation, entraînent une inflation de plus en plus rapide du coût du programme.

Le 31 janvier 1985, l'ESA (European Space Agency) s'associe au projet, puis est suivie par le Canada le 16 avril et le Japon le 9 mai de la même année. Mais le 28 janvier 1988, la navette Challenger explose en vol, ce qui entraînera un retard considérable de tous les projets de la NASA et une refonte complète du programme spatial. C'est le 20 août que les nouveaux plans seront définis, ils sont alors évalués à 10,9 milliards de dollars.

En 1987, diverses études successives, menées par la NASA et le Conseil de la Recherche américain, rehausseront l'estimation du coût de la station à 13 milliards de dollars d'abord, 24,5 milliards de dollars ensuite.

Le 16 juillet 1988, le Président Ronald Reagan baptise la station du nom de Freedom (Liberté).

La station soviétique Mir, devenue la première véritable station spatiale internationale suite à l'effondrement du régime communiste en 1990.

En 1993, l'administration Clinton invite la Russie à se joindre au projet qu'elle révise entièrement et redéfinit en suivant un concept dérivé des plans de Freedom et de la station russe Mir 2 qui devait succéder à Mir. Le projet est rebaptisé "Alpha". En février, le Président Bill Clinton exige de la NASA que le coût de la station soit divisé par deux; l'agence doit proposer une nouvelle conception pour le mois de juin.

Dès 1993, les Américains estiment nécessaire de profiter de la longue expérience de la Russie, maintenant alliée au projet, dans le domaine des longs séjours à bord de stations spatiales, dans le but d'éviter de reproduire certaines erreurs stratégiques ou technologiques susceptibles de provoquer de lourdes dépenses inutiles. Le 16 décembre, la NASA et la RKA (l'agence spatiale russe) marquent leur accord pour 10 vols de navette vers Mir, et le 23 juin 1994, la NASA acceptera d'en payer le coût, 400 millions de dollars.

Nous sommes le 13 juin 1995, et le coût d'exploitation de la station est maintenant estimé à 93,9 milliards de dollars, dont 50,5 milliards de dollars rien que pour les vols de navettes. Plusieurs accostages se sont ainsi accomplis entre 1995 et 1998 durant lesquels onze astronautes américains purent totaliser 975 jours de présence à bord de la vénérable station Mir. A neuf reprises, les navettes spatiales US se sont arrimées et ont ravitaillé Mir en hommes, vivres et matériel.

Ebauche de la station Mir-2. Les quatre éléments principaux sont directement déviés du corps central de la navette spatiale Bourane, qui n'a jamais été exploitée.

Le 14 octobre 1997, c'est au tour du Brésil de rejoindre l'équipe, et à Washington en 1998, ce sont 16 nations qui participent au projet: les Etats-Unis, 11 états de l'Agence européenne, le Canada, le Japon, le Brésil, la Russie. La construction peut débuter. Mais l'arrivée de la Russie a aussi impliqué une refonte totale de l'organisation logistique de la station, de ses installations et ressources, de son partage, et bien entendu, de son coût d'exploitation. Dans la foulée, le nom d'"Alpha", qui ne plaît pas aux Russes car ils estiment que ce sont eux qui ont créé la véritable première station orbitale, est simplement dénommée "Station Spatiale Internationale", ou "International Space Station", ISS.
 

Le module Zarya (vue d'artiste).

Et le 20 novembre 1998, le premier élément de la Station Spatiale Internationale, le module "Zarya", est mis en orbite par les Russes au moyen d'une fusée Proton lancée depuis Baïkonour. L'aventure peut réellement commencer.
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